Lever les entraves aux exportations : Un préalable pour les opérateurs économiques sénégalais

Lever les entraves aux exportations équivaudrait à enlever une grosse épine du pied aux opérateurs économiques sénégalais. En effet, malgré l’objectif affiché par le Sénégal de multiplier par 3 les exportations du pays à l’horizon 2023, dans le cadre du PAP2, force est de reconnaître qu’on est encore loin du compte. Pour preuve, selon les statistiques évoquées dans la Stratégie Nationale ZLECAF, les performances ont été mitigées entre 2014 et 2018 où les exportations, par tête, sont passées de 111 749.91 FCFA à 142 888,6 FCFA. Même si elles ont été multipliées par 1.27, il reste encore un gap de 1.73 à combler pour véritablement atteindre cet objectif.

Partant de ce constat, et dans ce contexte de démarrage effectif de la ZLECAF, le Sénégal, pour mettre toutes les chances de son côté, a fini d’identifier, dans le document du PAP2, les contraintes qui jalonnent le chemin des exportateurs. Ce sont, entre autres :
– la faiblesse de la production et de l’offre exportable ;
– la faible qualité des produits relativement aux exigences des marchés internationaux (normes et certifications, emballages, conditionnements, …) ;
– la faible valorisation des produits sénégalais sur le marché international (Marketing, promotion commerciale, …) ;
– la faible pénétration des marchés mondiaux ;
– la faible transformation des produits exportés ;
– la faible sophistication des produits exportés. 

Au-delà de ces contraintes énumérées, le document évoque également, l’existence des barrières non tarifaires qui découlent de l’application des mesures sanitaires et phytosanitaires, des obstacles techniques au commerce (OTC) et d’autres mesures non tarifaires telles que les tracasseries administratives, les prélèvements illicites, etc. Poursuivant dans cette même lancée, le document révèle que la majeure partie des mesures non tarifaires étrangères sont contraignantes à cause des obstacles procéduraux qui y sont liés ainsi que les exigences techniques qui concernent, en général, les propriétés spécifiques du produit et du processus de production, les exigences en matière d’emballage ou, encore, les conditions d’entreposage des machines.

Déficit d’information des opérateurs économiques sénégalais

Pour le Sénégal, l’un des défis majeurs dans le cadre de la ZLECAF sera de réussir le défi de la communication. Cet aspect est d’autant plus important qu’il permettra, en partie, aux entreprises sénégalaises de pleinement tirer leur épingle du jeu dans ce contexte de libéralisation de 90% des produits.  Dans la liste des entraves aux exportations, le manque d’information des acteurs quant aux règlements imposés par les pays partenaires est soulevé. « Les opérateurs économiques sénégalais, notamment les dirigeants des petites et moyennes entreprises sont peu informés et n’ont pas toujours les moyens de se conformer à ces règlements », peut-on lire dans le document. L’autre déficit d’information concerne les informations commerciales sur les marchés d’exportation, sur les opportunités comme les demandes ainsi que les opportunités d’exportation dans chaque pays.   Un fait qui ne favoriserait pas la « percée » des exportations sénégalaises.

Sanou BADIANE

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