La transformation digitale, socle de l’émergence des économies africaines

Economie Numérique

L’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication
(OPTIC) a organisé la 3ème édition du Salon International des Professionnels de l’Economie
Numérique (SIPEN) en marge des Assises de l’Entreprise du Conseil National du Patronat, les 13 et 14 février 2018 à Dakar. Les acteurs publics et privés ont mis à profit ce rendez-vous majeur du numérique pour évoquer les problématiques, les solutions proposées, les innovations et les opportunités
liées à la transformation digitale considérée comme étant le socle de l’émergence des économies africaines.

« Le SIPEN Dakar se positionne en définitive comme l’évènement numérique majeur de la sous-région », a souligné Antoine Ngom, président de l’Organisation des Professionnels des Technologies de l’Information et de la Communication (OPTIC). D’après ce groupement professionnel, entre l’édition 2015 et l’édition 2017, le nombre de visiteurs au salon a augmenté de plus de 150%.
Le Salon International des Professionnels de l’Economie Numérique (SIPEN 2018) a enregistré la participation de plusieurs pays de la sous-région ouest-africaine, du Maghreb et de la France. Cette année, il y a eu plus de 3000 participants inscrits sur le site du SIPEN, s’est réjoui Antoine Ngom. La 3ème édition du SIPEN a été placée sous le thème : « La transformation digitale, socle de l’émergence des économies africaines ». « Le digital est la 1ère révolution dont l’Afrique peut s’approprier totalement. Cette révolution lui permettra de faire les raccourcis nécessaires pour se développer dans tous les domaines », a indiqué le président de l’OPTIC.

Pour un écosystème  favorable à l’innovation

Cependant, a-t-il précisé, des préalables sont nécessaires pour que le digital puisse jouer son vrai rôle à la fois en tant que catalyseur de l’économie, mais également en tant que secteur à part entière. Parmi ces préalables, le président de l’OPTIC cite la mise en place d’un environnement propice sur le plan de l’économie numérique (en matière de politique, en matière légale, règlementaire, en matière d’environnement des affaires …),  la disponibilité de ressources humaines de qualité, le volet infrastructure, un écosystème favorable à l’innovation, la disponibilité d’instruments financiers adaptés, etc. « Nous saluons la volonté politique de l’Etat du Sénégal, pour la mise en place d’un environnement qui permettra au Numérique d’atteindre les objectifs importants qui lui sont assignés », a laissé entendre Antoine Ngom, en présence du ministre en charge du secteur Abdoulaye Bibi Baldé et du ministre en charge du Budget Birima Mangara, lors de l’ouverture officielle du SIPEN 2018. « Les parties prenantes ont salué l’adoption par les autorités de la Stratégie Numérique 2025 qui constitue notre boussole digitale à tous et qui nous permet d’avoir des orientations claires », a-t-il ajouté.

Mettre en œuvre la Stratégie Numérique

Pour le président de l’OPTIC, le secteur privé appelle maintenant le ministère en charge de l’Economie numérique d’engager résolument la mise en œuvre de cette Stratégie très ambitieuse. « La volonté politique est là, mais la mise en œuvre ne suit pas au rythme qu’impose l’évolution rapide du numérique », s’est-il désolé. Antoine Ngom est convaincu que le contexte est de plus en plus favorable à l’adoption et à l’utilisation en Afrique des technologies digitales par nos administrations et les entreprises. En effet, l’Afrique figure, selon lui, parmi les chefs de file de l’innovation dans plusieurs domaines tels que les services financiers digitaux.

Opportunités offertes par la transformation digitale

« Au vu du faible taux de la bancarisation par rapport au taux de pénétration du mobile, nous pensons que l’inclusion financière des populations passera notamment par les services financiers digitaux ». Il a souligné que les professionnels du secteur ont la charge d’apporter des solutions digitales précises aux problématiques qui se posent. La transformation digitale doit, à son avis, être l’occasion de repenser les « process » pour les rendre plus adaptés à un monde de plus en plus digital. « Tous les pays cherchent leurs places dans cette révolution numérique et notre continent a une vraie carte à jouer. Nous avons le choix entre être des acteurs de cette révolution ou de la subir ». Les fonds d’investissements qui financent les startups se multiplient, surtout en Afrique, a-t-il expliqué. L’Afrique doit utiliser le digital pour faire face aux grands défis qui se poseront dans les prochaines années. Parmi ceux-ci, le président l’OPTIC cite la démographie qui va sensiblement augmenter. Il se posera alors des problèmes en matière d’alimentation, d’urbanisation, d’éducation, etc. La transition numérique peut être pour l’Afrique une opportunité pour pouvoir prendre en charge ces problématiques, estime Antoine Ngom. Le président de l’OPTIC invite ainsi le secteur privé de la sous-région à conjuguer ses efforts pour pouvoir peser sur les décisions communautaires, en vue de tirer profit des opportunités offertes par la transformation digitale. 

Joseph SENE

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